Surmonter une Rupture

Tu viens de te faire quitter. Ou c'est toi qui as mis fin à cette relation. Dans les deux cas, tu as l'impression qu'une partie de toi s'est arrachée. Et je sais exactement ce que ça fait — j'ai vécu cette même déflagration il y a quelques années.

Comprendre ce qui se passe Régulation émotionnelle

Femme contemplative traversant une période de transformation après une rupture

Ce que personne ne t'a dit sur les ruptures ? Ce n'est pas juste un cœur brisé. C'est ton système nerveux entier qui s'affole. Tes repères qui s'effondrent. Et parfois — souvent même — des blessures d'enfance qui remontent à la surface.

Je me souviens encore de cette nuit de mars 2019. Trois heures du matin, incapable de dormir. Je venais de découvrir que mon compagnon de 5 ans me trompait depuis 18 mois. SMS mal effacé. Classic. Et moi, la nana qui "gérait tout" dans sa vie pro, qui aidait ses collègues à résoudre leurs conflits RH, je n'avais absolument rien vu venir.

Cette expérience m'a appris une chose fondamentale : la rupture n'est pas le problème. C'est un révélateur. Elle met en lumière nos schémas d'attachement, nos zones d'ombre, nos loyautés familiales inconscientes. Et c'est précisément là que réside l'opportunité — si on accepte de regarder.

Ce qui se passe vraiment dans ton corps et ton cerveau

Quand tu vis une rupture, ton cerveau réagit comme si ta survie était menacée. Et d'une certaine manière, c'est le cas — du moins pour ton système limbique. Les recherches en neurosciences montrent que la douleur d'une rupture active les mêmes zones cérébrales que la douleur physique.

Ce que ça signifie concrètement

L'insomnie, les crises d'angoisse, l'incapacité à manger, les pensées obsessionnelles — ce ne sont pas des signes de faiblesse. C'est ton système nerveux en mode survie. Et ça demande une vraie prise en charge, pas juste des "positive vibes".

Les 4 phases du deuil amoureux (et pourquoi tu peux les traverser dans le désordre)

On parle souvent des "étapes du deuil" comme si c'était un parcours linéaire. Spoiler : ça ne fonctionne pas comme ça. Tu peux être en colère le matin, en négociation l'après-midi, et replonger dans le déni le soir.

1
Le choc et le déni
Ton cerveau te protège. Tu peux fonctionner en "pilote automatique" pendant des jours, parfois des semaines. Et puis ça te rattrape.
2
La colère et le marchandage
"Si seulement j'avais fait différemment..." Cette phase peut durer longtemps si tu ne l'accompagnes pas consciemment.
3
La tristesse profonde
Paradoxalement, c'est un signe de progrès. Tu commences à accepter la réalité. Ça fait mal, mais c'est nécessaire.
4
L'acceptation et la reconstruction
Tu ne "tournes pas la page". Tu intègres cette expérience dans ton histoire. Nuance fondamentale.

Comment ton style d'attachement influence ta façon de vivre la rupture

Sur mes 150 accompagnements, j'ai observé un pattern récurrent : la manière dont tu vis une rupture est directement liée à ton style d'attachement. Et comprendre ça change tout.

Attachement anxieux

Tu as tendance à t'accrocher, à chercher des signes de réconciliation, à stalker les réseaux sociaux. La séparation déclenche une panique d'abandon intense. Le no contact te semble impossible — et c'est exactement pour ça qu'il peut t'aider.

Attachement évitant

Tu minimises. Tu rationalises. "C'est mieux comme ça." Tu te jettes dans le travail ou tu enchaînes les dates. La douleur te rattrapera — généralement 6 mois plus tard, quand tu t'y attendras le moins.

Attachement désorganisé

Tu oscilles entre les deux. Un jour tu veux le/la récupérer, le lendemain tu le/la bloques partout. Cette instabilité est épuisante — pour toi et pour ton entourage. Un accompagnement thérapeutique est souvent nécessaire.

Attachement sécure

Tu souffres aussi, mais tu gardes une forme de stabilité émotionnelle. Tu peux vivre ta tristesse sans te perdre. C'est vers ce style qu'on peut tous évoluer — avec du travail.

(Et si tu ne connais pas ton style d'attachement, je t'invite à lire mon article sur l'attachement amoureux — c'est vraiment la clé pour comprendre tes patterns relationnels.)

Ce qui aide vraiment (et ce qui n'aide pas)

Je vais être directe : la plupart des conseils qu'on te donne après une rupture sont au mieux inutiles, au pire contre-productifs. "Sors, change-toi les idées !" Cool, mais si ton système nerveux est en mode survie, tu vas juste t'épuiser.

Ce qui fonctionne réellement

La régulation du système nerveux
Respiration, ancrage corporel, cohérence cardiaque. Avant de "réfléchir", il faut calmer ton corps. C'est la base — et ça se travaille. Découvre mes techniques dans l'article sur la régulation émotionnelle.
Le no contact (dans la plupart des cas)
Pas pour manipuler. Pour te protéger et permettre à ton système nerveux de se réguler sans les décharges émotionnelles du contact. J'en parle en détail dans mon article dédié.
L'écriture émotionnelle
Pas un journal de bord. Des lettres que tu n'enverras jamais. Des déversoirs sans filtre. Ça permet de "sortir" ce qui tourne en boucle dans ta tête.
Un accompagnement adapté
Coaching ou thérapie, selon l'intensité de ce que tu traverses. Le coaching — contrairement à la thérapie — ne remplace pas un suivi psy si tu as des symptômes dépressifs ou des traumas à traiter.

Ce qui n'aide PAS (même si tout le monde te le conseille)

Stalker ses réseaux sociaux — chaque visite réactive ta douleur et retarde ta guérison
Se remettre immédiatement avec quelqu'un — tu reproduiras probablement les mêmes schémas
Supprimer toutes les photos — dans l'urgence émotionnelle, tu pourrais le regretter
Analyser en boucle "ce qui a merdé" — la rumination n'est pas de l'introspection

Ce que j'aurais aimé qu'on me dise

Après ma rupture, j'ai passé deux ans en thérapie intensive. Deux séances par semaine au début. EMDR pour les traumas. Psychanalyse pour comprendre mes patterns. Et tu sais ce que j'ai découvert ? Je reproduisais avec mon ex exactement la dynamique que j'avais eue avec mon père : me sur-adapter, ignorer mes besoins, espérer qu'il "voie" enfin ma valeur. Ça m'a pris 18 mois pour faire ce lien — et 6 mois de plus pour l'intégrer vraiment.

Je ne te dis pas ça pour te faire peur. Mais pour te dire que si ta rupture te met à genoux, c'est peut-être le signe qu'il y a quelque chose de plus profond à regarder. Et que c'est OK de prendre le temps. De ne pas "tourner la page" en 3 mois parce que c'est ce que la société attend.

Mon observation terrain : dans 80% des cas de dépendance affective intense post-rupture, il y avait un parent émotionnellement absent ou inconsistant dans l'enfance. Ce n'est pas une fatalité — c'est une information. Et avec cette information, on peut travailler.

Quand le coaching ne suffit pas

Je suis coach, pas psy. Et je sais de quoi je parle, j'ai moi-même eu besoin d'un accompagnement thérapeutique lourd avant de pouvoir reconstruire. Voici les signes qui indiquent que tu as besoin d'un·e psychologue ou psychiatre, pas (seulement) d'un coach :

Consulte un professionnel de santé mentale si :

• Tu as des pensées suicidaires ou d'automutilation
• Tu es incapable de fonctionner (travail, alimentation, hygiène) depuis plus de 2 semaines
• Tu consommes de l'alcool ou des substances pour gérer la douleur
• Tu as des flashbacks ou des symptômes de stress post-traumatique
• Tu as un historique de dépression ou de troubles anxieux

Ce n'est pas un signe de faiblesse. C'est prendre soin de toi de la bonne manière.

Prête à transformer cette épreuve en opportunité ?

Je t'accompagne dans ce processus — sans bullshit, sans promesses magiques. Juste un espace pour comprendre ce qui t'arrive et construire des fondations plus solides pour tes futures relations.

Découvrir la régulation émotionnelle Comprendre ton attachement

Maëva Corentin

Coach certifiée ICF, spécialisée en Analyse Transactionnelle et théorie de l'attachement. Ancienne RH en multinationale tech pendant 8 ans, reconvertie après son propre parcours de reconstruction post-rupture. Accompagne depuis 4 ans les personnes qui veulent sortir des répétitions amoureuses toxiques.

Article mis à jour le 6 décembre 2025